Archives et Musée de la Littérature
Extrait de la lettre envoyée à Madame La Ministre
« Nous avons appris que le projet des A.M.L., sur lequel nous travaillons depuis six ans, ne se ferait pas, abandonné par vos services alors que le chantier venait de commencer.
Six ans… et pourtant il n’y aura pas chez nous de scène, de crise de larmes ni de désespoir bruyant, peut-être un soupir, le dernier soupir du maure qui remet les clef d’une ville dont il connaît toutes les ruelles, toutes les promesses.
Soyons réaliste, dans le contexte économique actuel, osons le dire tout net, Madame la Ministre, nous vous comprenons. Cette lettre aura donc deux objectifs :
Le premier est de soutenir votre décision, l’argumenter en quelque sorte, en positionnant ce beau projet dans la hiérarchie des priorités actuelles, où, convenons-en, il ne doit pas être loin d’occuper la dernière place.
Le deuxième, de mieux nous en faire assumer le deuil, car il s’agit bien d’un enterrement, mieux comprendre ce que nous mettons en terre, détailler ce qui, à côté du corps – un musée de la littérature – sera mis dans le cercueil. »